Dana Hilliot

Livres

Dana Hilliot, Alpestres

ALPESTRES

Dans cet étonnant petit livre, un homme actuel se souvient. Il tente de retrouver ses départs par divers moyens et chemins, dont l’écriture. Son récit, au demeurant, part d’un repas de famille, où des histoires sont racontées. Lui, il reste seul. Il écrit. Il évoque une voiture volée, l’éventualité de travailler au chantier d’une station, des lieux alpestres, des personnages… Il remonte plus tôt, puis plus tôt encore, il va à la recherche d’un temps pas perdu, mais pas retrouvé, qui existe à vif par l’écriture, fait boucle, met en marche les phrases, comme le lecteur, qui part, heureusement seul, à travers ces Alpestres, et dans un grand morceau de France, familière et réinventée, toujours antérieure, et à venir, qui est la langue, régulière et folle à force de rythme, par l’insistante aventure d’un désir d’écrire. Bien entendu, des femmes paraissent. Hélène naturellement, qui donne un seul baiser au narrateur, mais qu’il manque en raison de son impatience et d’une dernière nuit qu’elle accorde à un homme. Sa mère, évidemment, à qui il demande paroles, comme au fond de la mort. On songe à Ulysse, sans mythologie, avec chemin retour, ressacs, vertiges, et luttes réelles. Tout se lit, se retourne, se perd et se trouve, mobilis in mobile, dans le texte, qui se boucle sur un repas de famille, qui est l’origine et le cours du monde, puisqu’il faut toujours se mettre à table avec l’intime lointain pour pouvoir ne pas dire, donc écrire, jusqu’aux derniers mots, « l’incroyable quand on y pense ».
—Yves Le Pestipon

Dana Hilliot, Perturbations sur les hauts-plateaux

PERTURBATIONS SUR LES HAUTS-PLATEAUX
Un polar rural et pré-apocalyptique.

Il règne effectivement une ambiance qu’un des personnages qualifie de « pré-apocalyptique » (pas très différente de celle qui règne en 2023, mais, disons : vaguement pire), et à tout le moins mélancolique. Cependant, c’est dans une franche bonne humeur que défilent les péripéties. Les acteurs de l’intrigue, les plus sympathiques comme les plus antipathiques, sont excentriques et hauts en couleur. On oscille entre le burlesque et le sarcastique, et les menaces qui pèsent sur ce bout du monde oublié sont compensées par une joyeuse anarchie, une forme de solidarité spontanée fondée sur à la fois sur l’amitié et l’intérêt bien compris.
Pour le reste, c’est l’hiver, le détective aura droit à sa tempête de neige, une rencontre avec des bêtes sauvages, une plongée dans les bas-fonds aussi bien qu’une visite dans les quartiers huppés de la grand’ville, une fusillade au cœur d’une station de sports d’hiver laissée à l’abandon, une séance de thérapie de groupe dans un centre supposé traiter l’anxiété climatique, et j’en passe. Peu de sang, pas de cadavre, quelques coups de feu maladroits. C’est un roman « pas si noir », bien qu’il emprunte aux codes du genre.
Texte en attente d'un éditeur éventuel (disponible sur demande en m'écrivant à cette adresse : danahilliot(arobase)outsiderland.com.

Dana Hilliot, Un Débarras

UN DÉBARRAS
Un monologue.

"Vous vous souvenez du geste sec avec lequel les paysans ferment leur couteau après avoir taillé un bois tendre et noble ? C’est la musique de ce « débarras ». C’est pas un livre, c’est un os. Le plus éclatant des os."
— Nadine Castagne

"Et si la muse de l’auteur a certainement été analysante, ce monologue n’est ni un compte-rendu d’analyse, ni une confession, encore moins une autobiographie. Est-ce seulement un monologue ? Ou simplement « un morceau de rocher [qui] tombe lentement vers la mer et disparaît dans une gerbe d’écume » ?"
— Thomas Vatant-Antonelli

Dana Hilliot, Sauver sa peau

SAUVER SA PEAU
Une chronique des temps présents.

"Un livre qui questionne, qui dérange, qui secoue.
Un livre qui ne cherche pas à être aimable, qui ne caresse pas dans le sens du poil.
Un texte à la polyphonie assumée, qui donne à entendre les voix de celles et ceux qu’on n’entend et surtout qu’on n’écoute jamais. Les récits situés avant ou pendant une période électorale, se croisent sur les ruines de la social-démocratie occidentale, l’effondrement des croyances et des adhésions. Des personnages fantomatiques, vidés de leur énergie politique, traversent ce livre en chapitres courts qu’il appartient au lecteur de relier entre eux. Ces récits, ces prises de parole, tout en ne cherchant pas à expliquer, laissent des traces indélébiles, dressent un état du monde pré-apocalyptique qui est le nôtre. Un monde où l’idée même de collectif semble désormais impossible. Sauver sa peau est un livre sur le désenchantement, sans aucun doute, mais surtout une œuvre littéraire éminemment politique, d’une actualité tragiquement brûlante.
En un mot : un livre nécessaire."
— Christophe Havot
paysage enneigé du Cantal, photographie Dana Hilliot

Biographie

Né en janvier 1968. Si j'en crois certains témoins (sont-ils dignes de foi ?) j'aurais vécu mes premiers jours de neige emmitouflé dans une couverture de laine au fond d'un berceau, tandis que ma mère préparait avec les autres femmes d'ouvriers les repas et le vin chaud au pied des barricades élevées à l'entrée de l'usine où travaillait mon père. Des jours de grève donc, et de neige. La suite, à partir de là, s'explique aisément. Inspiré sans doute par le personnage de Malcolm Lowry à qui j'empruntais plus tard mon pseudonyme, j'ai consacré quelques décennies à accumuler, avec opiniâtreté, et trop souvent au mépris des nécessités matérielles, voire, du danger, des expériences susceptibles de nourrir de futurs récits.
Des affinités irrésistibles pour le rocambolesque, le picaresque mais aussi le tragique et l'incertitude (laquelle doit être entretenue avec le plus grand soin)
Survivant par quelques miracles, voici qu'en 2009, je me pose enfin à mon bureau pour écrire.
Je vis depuis 20 ans en Auvergne (au centre de la France). M'intéresse principalement à l'anthropologie, aux études coloniales et postcoloniales, aux cultures méditerranéennes de l'antiquité, au néoplatonisme tardif, mais aussi beaucoup à la climatologie, et je cherche le moyen de penser ce qui nous arrive (ce "nous" posant lui-même d'insondables problèmes). Tout en craignant fort que bien avant d'avoir pu en penser quoi que ce soit d'intéressant, il soit déjà trop tard pour en tirer les fruits.

Bibliographie