Toute la discographie est publiée par le label We Are Unique ! Records (distribution Kuroneko).
Le Jour la nuit le jour – Octobre 2022
L’album est disponible partout, et sur bandcamp dans une version augmentée de 3 versions démos de titres de l’album.
Ruines Nouvelles (2019) – Sélection FIP, fff Télérama, ‘À Découvert’ single en playlist France Inter et RTS LaPremiere…
La plupart des chansons de cet album me sont venues pendant la campagne des présidentielles 2017. Le climat était plutôt électrique. Enfin disons que les gens étaient un peu tendus.
Pour ma part je n’en ai pas suivi grand chose, trop occupé à contenir le burn-out qui me menaçait chaque jour : je travaillais alors dans un centre d’art contemporain. Une expérience redoutable.
Comme je venais de passer le permis de conduire – jusque là je ne me transportais qu’en trains et autocars régionaux – , je me suis mis à rouler comme un fou à travers les Cévennes, à remonter des rivières jusqu’à leurs sources, le nez au vent, les albums du vieux Bob Dylan à fond dans ma bagnole (Love & Theft, Time Out Of Mind, Tempest…). Chaque phrase, chaque rime me faisaient décoller du siège comme des arcs électriques, et transcendaient les paysages que je traversais.
Le monde se retrouvait chargé d’une électricité bleue.
J’ai surtout rencontré le guitariste Romain Nègre. Ça n’a pas été facile pour lui, le pauvre. Je l’ai harcelé tous les jours avec le genre de blues étrange que j’avais en tête, et les albums de Dylan…
J’ai aussi rencontré Luis Mazzoni, génial ingénieur du son, chamane à lampes. Je lui ai parlé de cette « nuit éclatante » que je voulais peindre.
Je voulais allumer la lumière, puis tout éteindre et tout rallumer de nouveau avec de puissants projecteurs.
Je voulais peindre la nuit. La nuit d’été au-dessus du désert. La nuit glacée, givrée. La nuit où vous pouvez entendre un serpent se faufiler entre les rochers à 18 kilomètres de la position où vous êtes. La nuit où vous entendez les pylônes électriques grésiller, chanter leurs mélopées. La nuit aux balcons des citadelles sauvages, la nuit qui vous renvoie l’écho de batailles lointaines.
« Quand on entend parler de pureté, les gens commencent à mourir » dit Salman Rushdie.
Je me suis toujours méfié des grandes émotions. Ce sont des feux de garrigue par mistral. Elles nous induisent en erreur, nous poussent vers le drame. Les petites émotions sont des feux de camps au creux de la forêt. On s’y fait réchauffer un café soluble et ça nous va très bien. Puis il faut aller de nouveau. Se remettre en route. On ne sait où on va, mais on va pour le voyage. C’est le rythme qui donne le sens.
Et peut-être même, avec un peu de chance, et si l’on est disponible, les rencontres.
Et le jour commence à poindre. Et le monde est merveilleux malgré tout.
Thomas Boudineau : chant, guitares, banjo, claviers, programmations ; Romain Nègre : guitares ; Julian Babou : basse ; Benjamin Richard : batterie ; Marion Dinse et Céline Ribault : choeurs ; et Michael Wookey : préproductions (L’Espace d’un Instant et C’est une ville)
Enregistrement, mixage et mastering : Luis Mazzoni, au vintage sound studio (avril – octobre 2018). Prises additionnelles à la maison.
L’album est dédié à Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de Littérature 2015.
Bouleversement Majeur (2017) – Sélection FIP, fff Télérama
« Un art de la suspension, du mystère et du drame » Les Inrocks
« Un disque traversé de forts courants sous-marins. La violence de nos quotidiens. » Valérie Lehoux, Télérama
Bouleversement Majeur est mon 1er véritable album si on considère Esprit de Conquête comme un EP. Avec mon ami Émile Roturier et l’ingénieur son Simon Baconnier, on a enregistré ces 11 chansons à La Lune Rouge, une grange magique perdue aux confins de l’Aveyron et du Tarn-et-Garonne en plein mois de Juin 2016. Pendant les deux années qui ont suivi j’ai souvent jeté l’album par la fenêtre… Aujourd’hui j’en suis plutôt heureux. Ça sonne comme du bois vert, le son est un peu sec et l’ensemble paraît maladroitement articulé, mais à la réécoute ces chansons me font mourir de rire et reflètent exactement ce que je cherchais à l’époque : jeux avec les genres, sensiblerie affectée, western en carton… Et on ne s’est sans doute pas trop planté : l’album est passé en boucle sur FIP pendant des mois et Télérama a adoré. Quelques mois après la sortie, Simon m’a avoué « Si on avait su que ça marcherait comme ça, on aurait fait beaucoup mieux… » Je lui ai répondu « Arrête, c’est parfait comme ça. »
Thomas Boudineau : chant, guitares, claviers, harmonica ; Émile Roturier : basse, guitares, paysages sonores ; Vincent Boutin : batterie ; Marc Sevely : guitare électrique (2 et 3) ; Maya Sueur et Amandine Rey : choeurs.
Enregistré et mixé par Simon Baconnier au studio de La Lune Rouge, été 2016. Masterisé par Raphael Jonin.
